Colza C’est le moment de la pesée !

Les colzas n'ont pas perdu plus de feuilles que d'habitude mais ils sont en général petits. (© Terre-net Média)

 Même si l’hiver a été très rigoureux, les colzas n’ont a priori par perdu autant de feuilles qu’on pouvait le craindre car le froid s’est installé progressivement donc les plantes se sont aussi endurcies progressivement, indique Laurent Ruck, ingénieur régional de développement du Cetiom basé à Châlons-en-Champagne. Les défoliations ne sont donc a priori pas plus fortes que d’habitude. Les colzas semblent en revanche être plutôt petits, comme l’an passé. »

Les peser à la sortie de l’hiver permet de mesurer l’azote absorbé et leurs besoins afin d’ajuster au mieux leur fertilisation. « L’azote est très cher donc l’économie est directe et, en plus, mieux doser les apports optimise les effets des fertilisants, souligne Laurent Ruck. Les agriculteurs n’ont vraiment aucun intérêt à mettre trop d’azote car ça pénalise en plus la qualité des graines. Il y a en effet  des risques de verse donc de perte de quintaux, et le colza produira moins d’huile… »

Des conseils pour la fertilisation

Pour les petits colzas comme pour les gros colzas défoliés, le Cetiom conseille de fractionner en trois fois les apports. « On doit aider le colza à redémarrer mais une petite dose, de l’ordre de 40 unités, suffit pour le premier apport, confirme l’ingénieur du Cetiom. Mettre beaucoup d’azote sur un petit colza et trop tôt est une grosse erreur à éviter car ça entraîne beaucoup de pertes. La plante n’en profite pas bien car elle a une faible biomasse et peu de besoins. Nous avons constaté que mettre une petite dose permet en plus de mieux valoriser le deuxième apport et de mieux stimuler la plante par la suite. »

Fertilisation d'un champ de colza. (© Terre-net Média)

Le Cetiom préconise d’espacer les trois apports d’environ trois semaines : « Ca dépend aussi des conditions climatiques. Si les colzas poussent vite, on peut rapprocher les apports en les faisant toutes les deux semaines. L’idéal est de mettre 40 unités lors du premier apport puis de diviser le reste de la dose sur les deux suivants. »

Vers un ajustement encore plus pointu

La majorité des agriculteurs font une estimation visuelle, utilisent la pesée ou Farmstar (les images satellites). « L’intérêt de Farmstar c’est qu’on voit aussi la variabilité dans une parcelle. L’étape suivante sera une agriculture de précision avec des cartes détaillées pour mettre la bonne dose de fertilisant au bon endroit. »

Pour en savoir plus, lire aussi : https://www.terre-net.fr/outils/fiches/fichedetail.asp?id=44186